Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Barre-toi
11 juin 2010

Affaire Boutin  : petits arrangements entre amis

Sous la pression, le gouvernement demande à l’ex-ministre du Logement de renoncer à une part de ses rémunérations.

Le gouvernement devient un spécialiste du rétropédalage. Il suffit qu’un organe de presse, en l’occurrence le Canard enchaîné, dévoile un scandale touchant la pratique politique sarkozyste pour que l’Élysée soit pris de panique. Laquelle donne lieu à un curieux ballet en deux temps  : le premier, on justifie. Le second, on recule. Après l’affaire des logements de fonction de Christian Estrosi, ou celle d’un aller-retour à Haïti par jet privé (116 000 euros) d’Alain Joyandet, ministre de la Coopération, la preuve, cette semaine, par Christine Boutin, qui reconnaît elle-même qu’elle utilise l’argent qu’elle reçoit, au titre d’une mission improbable, pour financer son mouvement.

L’ancienne ministre du Logement (2007-2009) du gouvernement Fillon, présidente du Parti chrétien-démocrate allié à l’UMP, a donc fait la une de l’actualité médiatique  : elle touche en effet un salaire coquet de quelque 9 500 euros net par mois, pour une mission sur « les conséquences sociales » de la mondialisation que lui a confiée l’Élysée, après son éviction du gouvernement en juin 2009, dans le but de faire taire ses rancœurs politiques  : elle menaçait d’être en lice à la présidentielle de 2014. Cette rémunération s’ajoute à son indemnité d’élue au conseil général des Yvelines (2 600 euros brut mensuels) et à sa retraite de parlementaire (environ 6 000 euros). Pour effectuer ladite mission, Christine Boutin est assistée de trois collaborateurs et d’une voiture de fonction, pour un montant total de 22 000 euros par mois. Depuis cette révélation, l’ex-ministre a été l’invitée de la plupart des grands médias nationaux pour tenter de s’expliquer. Elle justifie son traitement en raison de « l’importance » de sa mission. L’argument ayant du mal à convaincre, elle s’est finalement retranchée derrière la loi. « Si les textes ne sont pas bons, il faut les changer. » Évidemment, cette polémique tombe mal au moment où le gouvernement tente d’instrumentaliser la crise pour rendre incontournables les abandons de services publics et les coupes claires dans les revenus des fonctionnaires, sous couvert de nécessaires économies eu égard au déficit.

Après avoir défendu, mercredi, Christine Boutin, par la voix d’Éric Chatel, le gouvernement a fait machine arrière. « Je vais demander à Christine Boutin de prendre en compte cette polémique qui ne doit pas durer », a annoncé le ministre du Travail, Éric Woerth.

Dominique Bègles

   

http://www.humanite.fr/article2767852,2767852

Publicité
Commentaires
Barre-toi
Publicité
Publicité