Affaire Renault, symbole de la perte de vitesse de l'industrie française
Affaire Renault, symbole de la perte de vitesse de l'industrie française
La France est un pays extraordinaire. L’affaire Renault a été un coup de semonce médiatique au retentissement sans égal depuis vingt ans. Cette attaque contre une des entreprises phares de l’économie française révélait subitement la dimension prise par les affrontements économiques dans le monde d’aujourd’hui. Mais cette affaire risque de passer du cas d’exemplarité à la rubrique des faits divers à cause des méandres d’une enquête privée sans valeur juridique. Faut-il pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain ? Le contexte n’a pas changé. L’industrie française ne cesse de céder du terrain. Prenons l’exemple de la région Alsace : à la fin des années 80, cette région était dynamique, presque conquérante sur le plan économique. Aujourd’hui, le bilan est négatif. Les PME alsaciennes ont perdu du terrain, beaucoup sont en posture défensive. La proximité de l’Allemagne n’a pas joué pour permettre à l’Alsace de maintenir ses positions. La sclérose des réseaux locaux, la fascination de certains patrons pour le modèle américain, l’opportunisme des structures régionales à l’égard du Japon n’ont pas compensé l’absence de pensée stratégique au niveau régional.
Si des expériences très limitées ont donné des résultats intéressants
pour faire revivre des petits territoires en perdition (création
d’activités spécialisées dans le domaine du traitement des handicapés
dans la région de Colmar), l’Alsace vit sur les acquis du passé. Elle
symbolise un peu ce qu’est la France aujourd’hui, notre pays est devant
la guerre économique comme un nageur qui a peur de se jeter dans le
bassin. Les défis stratégiques que le pouvoir exécutif français doit
relever sont pourtant clairs. Le premier d’entre eux est encore un non
sujet pour l’ensemble des candidats à la présidentielle de 2012. Il
porte sur l'urgence (...)
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