L'Irlande s'apprête à demander une aide
e nouveau plan de rigueur irlandais ne devrait pas toucher à l'impôt sur les sociétés mais le Smic horaire devrait être amputé de 1 euro. Crédits photo : CATHAL MCNAUGHTON/REUTERS
Le ministre des Finances va recommander à ses collègues de demander une aide financière internationale pour soutenir les banques de l'île.
L'Irlande devrait saisir la main tendue avec insistance par l'Union européenne. Le ministre des Finances irlandais, Brian Lenihan, a annoncé dimanche qu'il allait recommander à ses collègues de recourir au plan de sauvetage de l'Union européenne et du Fonds monétaire international. Le gouvernement se réunit de façon extraordinaire ce dimanche après-midi pour finaliser un nouveau plan de rigueur, condition pour obtenir l'aide internationale.
«Je vais recommander que nous demandions à bénéficier du programme» d'aide mis en place il y a six mois par l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI), a déclaré M. Lenihan sur la radio publique RTE. La décision finale appartient au gouvernement, a-t-il ajouté, mais la chaîne a annoncé qu'un accord de principe avec l'UE et le FMI devrait être signé dimanche. Le gouvernement a, jusqu'au début de la semaine dernière, repoussé l'idée d'une telle aide.
L'aide devrait s'élever à «des dizaines de milliards d'euros», sans pour autant dépasser les 100 milliards, a-t-il précisé. Il n'en faudra pas moins pour sauver le système bancaire du pays si d'autres pertes apparaissent. Mais la première étape, selon le ministre, sera d'organiser des tests de résistance sur les institutions concernées.
Il s'est également dit confiant dans le fait que le FMI et l'UE approuve le nouveau plan de rigueur irlandais. Le gouvernement ne touchera toutefois pas au très bas impôt sur les sociétés, comme le réclamait Paris. Le plan de rigueur vise à économiser 15 milliards d'euros sur quatre ans, soit près de 10% de l'ensemble du Produit intérieur brut (PIB) irlandais. Le déficit public doit être ramené de 32% cette année (en comptant l'aide aux banques) à 3% en 2014, comme le stipulent les règles européennes.
Si le gouvernement ne touchera pas à l'impôt sur les sociétés, il abaissera le salaire minimum, un des plus élevés d'Europe. Il serait rammené de 8,65 euros à 7,65 euros de l'heure. Cette mesure, et le plan de rigueur dans son ensemble, provoquera «des désordres sociaux», a prévenu le responsable du deuxième syndicat de l'industrie TEEU, Eamon Devoy. Son organisation appelle à «la désobéissance civile». Une journée de manifestations est prévue samedi prochain.